Canopée Kristaline x Bonange
- Frédéric JOUSSET
- 28 mai
- 3 min de lecture
Canopée Kristaline n’est pas une simple exposition : c’est une œuvre totale, un manifeste sensoriel présenté du 2 au 21 avril 2025 au cœur du Printemps Haussmann, à l’occasion des 160 ans de ce lieu emblématique du luxe parisien. Au centre de ce projet monumental : un arbre de vie de 2,60 mètres de haut, entièrement façonné en chocolat, dont les branches, elles aussi sculptées dans cette matière noble et vivante, portent douze « Larmes de Joie » en verre optique — certaines délicatement serties de cristaux Swarovski. Cette canopée symbolique incarne la continuité du vivant : les racines ancrent le passé, le tronc incarne le présent, et les branches, tournées vers le ciel, suggèrent l’élan du futur. Les Larmes de Joie, signature poétique de l'artiste Benoît Dutour, capturent la lumière, la diffractent, et suspendent le temps.

On y voit autant des gouttes d’émotion que des gemmes tombées d’un rêve. Mais au-delà de la sculpture monumentale, une seconde création a vu le jour : la transposition de ces larmes en chocolat.Un défi artistique et technique qu’a relevé avec passion Gaël Clavière, chef pâtissier de l’Hôtel Matignon, surnommé le « Dali de la pâtisserie » pour son sens du geste libre et inspiré. À ses côtés, Maison Bonange, a été séléctionnées pour son savoir-faire uniquer et traduire en matière comestible l’émotion et la délicatesse des larmes de Benoit Dutour.
La forme des Larmes de Joie est à la fois élégante et redoutablement complexe : asymétrique, allongée, pleine de courbes et de torsions, elle n’offre aucune prise simple pour le moulage. Chaque ligne de la sculpture a dû être respectée au millimètre près pour conserver l’âme de l'œuvre originale.
Mais le défi ne s’est pas arrêté à la forme.Ces larmes de chocolat — hautes de 26 cm — ont été réalisées en chocolat biologique et équitable, intégrant au cœur de leur moulage des cristaux d’huiles essentielles de verveine.

Ce mariage subtil, entre structure fine et cœur aromatique, a exigé de repenser les équilibres thermiques, les temps de cristallisation et les techniques de démoulage. Chaque larme nécessitait une attention chirurgicale, tant les risques de fissuration, de bulles ou de brillance inégale étaient nombreux. Pour sublimer ces oeuvres chocolatées et leur apporter un aspect naturel non brillant, les larmes ont été passées au pinceau avec de la poudre de cacao grand cru pour une finition irréprochable.

Il aura fallu des semaines de recherche, de prototypes, de ratés, de doutes — et beaucoup de persévérance.Mais au terme de ce parcours d'exigence et d’émotion, ce sont 500 larmes chocolatées qui sont sorties du laboratoire de Versailles, toutes uniques, toutes porteuses de ce double langage : celui de l’art et de la gourmandise, du symbole et du vivant.

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